Témoignage sur le trek de los dientes de Navarino en Terre de Feu chilienne

29.04.20 | 0 commentaires

Guy et Florence sont voisins de notre agence « Nord Espaces/Espaces Andins » située dans le 14ème arrondissement de Paris. Ils connaissaient assez bien les pays nordiques dont nous sommes également spécialistes depuis 1993 mais souhaitaient découvrir la Patagonie et la Terre de Feu. Après plusieurs rendez-vous à notre agence, où j’ai écouté les souhaits de Guy,  nous avons monté ensemble un programme entièrement sur mesure. Nous ne nous sommes pas occupés du séjour à Buenos Aires car Guy et Florence étaient logés sur place. Le principal souhait de Guy et Florence était de faire de la randonnée. Nous avons donc inclus pendant ce voyage plusieurs spots où ils pourraient s’adonner à leur passion : El Chalten, Torres del Paine et surtout la Terre de Feu chilienne, avec le trek de los dientes de Navarino, le plus austral au monde, que nous allons évoquer plus longuement ci-dessous.

Photo : Guy et Florence F.

Où se trouve la Terre de Feu ?

La Grande Ile de la Terre de Feu est sans aucun doute l’un des endroits les plus beaux et sauvages d’Amérique du sud. Située à la pointe sud de l’Amérique du sud, au bout du monde, elle fut le théâtre de nombreuses expéditions qui tentèrent de dominer cette terre inconnue, région plutôt froide et surtout très venteuse.  L’île est partagée par l’Argentine et le Chili, depuis le traité des frontières signé en 1881, elle est entourée de mers et de canaux. On peut explorer la belle à bord des croisières Australis mais pas seulement. La Terre de Feu, c’est également là, où se termine la Cordillère de Darwin, baptisée par Robert Fitzroy, le capitaine du HMS Beagle, qui a rendu hommage au naturaliste Charles Darwin.

Témoignage : Le Trek de los Dientes

Guy et Florence terminent leur voyage en Patagonie à Punta Arenas. Un vol d’une heure environ les mène dans la petite ville de Puerto Williams où pendant le voyage, ils découvrent depuis les airs, les beaux glaciers de la chaine de Darwin ainsi que le Canal de Beagle. A l’arrivée, court transfert jusqu’à un lodge surplombant le Canal de Beagle. Ils ne le savent pas encore mais Guy et Florence vont vivre une expérience unique. Après une journée à visiter les environs du lodge, ils partent ensuite pour un trek de 4 jours avec leur guide Mathias. Un guide est extrêmement important dans la réussite d’un voyage, nous en aurons la preuve un peu plus tard dans cet article.

Photo : Guy et Florence F.

Voici le témoignage de Florence en toute transparence :

Avis général :

« Très bonnes organisation et ambiance avec guide remarquable (étions 4 randonneurs servis par 2 guides, le responsable et son adjoint, un français plus deux porteurs pour les tentes et la nourriture pour 4 jours, servant déjeuner et diner chaud). Trek relativement rude en raison du climat (pluie et vents forts) et état du chemin (alternance de pierres, voire rocs, boue, racines), le tout dans un paysage d’une belle austérité. On se sentait vraiment seuls (rencontré qu’une demie-douzaine de promeneurs) et au bout du monde,  distances raisonnables (deux journées de 5/6 heures de marche, puis deux autres de 7/8 heures), une très belle expérience !!! »

Photo : Guy et Florence F.

Petit récit de Florence sur son expérience du trek : 

« Immédiatement, le guide Mathias m’apparait sympathique, simple et sain et il m’inspire confiance. Il est jeune, mais il connait son affaire et il a le sens des responsabilités. Je ne m’attendais cependant pas à une excursion aussi dure. Nous avons marché beaucoup pendant quatre jours entiers, traversé des forêts, grimpé des cols, contourné des massifs sur des pentes schisteuses et glissantes, redescendu ce que nous avions monté par des sentiers improbables, souvent raides, couvert de petits cailloux qui roulaient sous les chaussures, ce qui me faisait très peur. Nous avons longé nombre de lacs, traversé des zones d’herbes trempées en tâchant de trouver des pierres pour ne pas trop mouiller nos chaussures. Nous nous sommes glissés entre des buissons épineux portant parfois de pertes baies roses ou bleues. Presque pas de fleurs. Seules quelques touffes rares, de types plantes grasses, parvenaient à survivre parmi les rocailles et le froid. Le dernier jour, nous avons dû descendre longuement une montagne très raide, que nous avions gravie le matin par un côté moins escarpé, dont la roche s’effritait tellement qu’il fallait se laisser glissé de côté avec les pierres et la poussière, en plantant les talons et en changeant de coté souvent pour garder la direction. Au fond, c’était comment du ski sur pierres. Si Mathias ne m’avait pas tenu la main, encouragée et rassurée, je ne serais jamais parvenue à descendre.

Photo : Guy et Florence F.

La première nuit, trempés après une journée de pluie, nous sommes arrivés sur un lieu de camp désert, au pied d’une montagne que j’avais descendue difficilement, le long d’un lac dont les abords étaient tellement détrempés que je crois pouvoir dire qu’au début, aucun de nous n’avons cru qu’il était possible de passer la nuit dans un endroit pareil, sauvage, inhospitalier, inhumain. Tout cela par un vent glacial et la pluie continuelle.  Mais si, c’était là qu’il nous faudrait dormir. Mathias et son compagnon porteur ont commencé à monter les tentes, une pour chacun des deux autres randonneurs célibataires, et une pour mon mari et moi. Puis, ils ont fait du feu (on se demande comment il a pris) après avoir été cherché du bois mort, rare dans le coin. Et ils nous ont préparé – toujours sous la pluie – un repas chaud (!!!) pendant que nous tentions de nous réchauffer dans nos tentes et chasser nos idées noires. J’avais un peu honte de laisser les autres tout faire, mais je me sentais incapable de sortir de notre abri précaire, néanmoins un peu rassurant. Le renfort, un autre porteur et un guide adjoint, est arrivé dans la soirée, apportant des tentes pour toute l’équipe d’encadrement. Ils ont été accueillis par les rires de joie de ceux qui étaient restés sous la pluie toute la soirée.

Photo : Guy et Florence F.

Je décidais de faire confiance à Mathias pour la suite du trek. Je décidais de ne pas me révolter contre le « sort » qui m’avait conduit dans une galère pareille et de garder mon énergie pour affronter la suite. Un autre sentiment se mêlait à cela, une espèce de curiosité, voire de défi face à la nature hostile. Allait-elle nous vaincre, où allions-nous nous en sortir ?

Avec le léger recul que j’ai aujourd’hui, je pense que le seul défi -à mon âge- était de tenir le coup physiquement et mentalement. Ce fut dur mais possible. Nous avons été aidés par la météo qui n’a plus été mauvaise pendant les trois autres jours, sauf quand soufflaient ces vents violents qui sont l’identité même de ces terres australes »

Photo : Guy et Florence F.

Merci à Florence et à Guy pour leur témoignage sur leur expérience en Terre de Feu chilienne, au bout du monde. Si vous recherchez un voyage hors des sentiers, n’hésitez pas partez en immersion en Terre de Feu chilienne. Il y a énormément à découvrir : randonnée, pêche … nous contacter si vous souhaitez après le confinement vivre la même expérience que Florence et Guy.

Téléchargez l’e-book comment s’habiller pour un voyage en Patagonie

D’autres voyages qui peuvent vous intéresser 

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *