Découvrir la Colombie à travers les oeuvres de Botero à Medellin

31.01.18 | 0 commentaires

Découvrir le pays à travers l’art est aussi une façon de voyager. J’ai commencé la découverte de la Colombie grâce aux œuvres de Botero mais pas à Medellin. Demandez-moi ce que j’ai ressenti lors de mon tout premier contact avec les œuvres de l’artiste colombien Fernando Botero durant une exposition temporaire en Europe… Ayant à mon actif plus de 10 ans de danse classique, subissant la pression de mes origines russes avec comme étalon la beauté slave élancée aux talons aiguilles, tout ceci aggravé par le matraquage des grands medias féminins incitant chaque femme à conserver une taille de guêpe … Alors oui c’est exact : je me suis posée la question de ce qui ne tournait pas  « rond » chez Fernando Botero…

Photo : Espaces Andins

Depuis j’ai fait plusieurs voyages en Colombie ; j’ai redécouvert ce grand artiste de Medellin, peintre et sculpteur qui aura eu le privilège de la reconnaissance de son vivant. Il fallait faire le voyage pour commencer à comprendre « épidermiquement » l’alchimie de ses oeuvres.

Il fait chaud sous les tropiques et avec le changement de climat, Medellin, la ville de l’éternel printemps, vit à fond le phénomène El Niño entre des pluies abondantes et une chaleur étouffante. Fille du Nord, agonisant par +40 C°, j’ai dû déplacer ma bague du majeur à l’annuaire tellement la chaleur faisait gonfler mes doigts. Je ne me nourrissais que de fruits – et Madre des dios ! En Colombie ils sont nombreux, variés et surtout délicieux – en regardant avec stupeur les assiettes des Colombiens : riz accompagné d’une viande, d’une banane plantain frite à l’huile, d’un gros avocat, parfois d’haricots rouges et je vous passe le reste …

Photo : Espaces Andins

Une bonne partie des colombiens, surtout les citadins, sont donc bien enveloppés et plutôt de petite taille. « Aaaah, je me sens bien ici  ! », j’entends dire l’une de mes compagnes de voyage. Les femmes sont souvent légèrement vêtues de débardeurs, étrangement toutes en jeans moulant, sublimant leur silhouette, leurs rondeurs et leur volupté, dixit Fernando Botero. « Gros, mes personnages ? Non, ils ont du volume, c’est magique, c’est sensuel. Et c’est ça qui me passionne : retrouver le volume que la peinture contemporaine a complètement oublié ». Mais il n’y a pas que les humains ! Tout est gros chez Botero, y compris les chevaux et les taureaux, les bananes et les pastèques. Voilà pour le raisonnement dit de base. En réalité, son style est né d’un hasard expérimental expliqué par le néerlandais John Sillevis.

Photo : Espaces Andins

Par contre ce qui m’a paru vraiment intéressant en me renvoyant vers mes études universitaires en sociologie c’est l’alliance réussi entre l’art et le peuple. Dès le moment où l’artiste a fait don de ses sculptures à sa ville natale de Medellín qui les expose en plein air, dans son centre-ville populaire, le peuple s’approprie ses oeuvres ; la place où elles sont exposées devient un véritable lieu de socialisation. Ses sculptures de personnages ronds, parfois nus, créent une interaction entre l’Art et toutes les couches sociales de la population, colorée des nuances délicates des psychologies collective et cognitive. Il suffit de passer une heure sur un banc de cette fameuse place de Botero en observant cette marmite pour se faire une idée précise du lien des habitants de Medellin avec l’artiste et du lien que l’artiste a créé entre les habitants.

Photo : Espaces Andins

Enfin, la mémoire collective des habitants de Medellin a été marquée par un attentat sanglant tuant 23 civils. La statue d’oiseau de Fernando Botero a été partiellement détruite et l’auteur a souhaité que ses restes demeurent en signe d’hommage en plaçant une nouvelle statue, identique, aux côtés de la précédente pour symboliser la renaissance de la ville et de sa population – et sa foi dans l’avenir malgré les épreuves.

Photo : Espaces Andins

Vous trouverez très difficilement des cartes postales en Colombie, même à Medellin ! Vous aurez par contre en quantité des statues de Botero en miniature ainsi que des copies de ses toiles. Je n’ai pas résisté : j’ai choisi une petite toile d’un couple où un rondouillet et une rondouillette emportés par la danse m’ont paru totalement sympathiques !
Vous pourrez découvrir les oeuvres de Fernando Botero aux musées de Bogota et de Medellin. Certaines oeuvres sont également présentes dans certains musées européens et au Musée de l’Art contemporain à New York.

Mais rien de replacera les œuvres de Fernando Botero aux musées de Bogota et de Medellin. Partez donc en voyage en Colombie.

Julia Rugens

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