Cette semaine, nous partons à la découverte de la Patagonie nord appelée la Patagonie Australe, encore méconnue du grand public, que souvent les voyageurs programment lors d’un second voyage au Chili. D’ailleurs, notre programme « Aux confins de la Patagonie » vous fait découvrir cette magnifique région où vous emprunterez la mythique route australe (ou Carretera austral en version originale).  On peut comprendre que lorsque l’on se rend pour la première fois en Patagonie, on souhaite visiter les classiques avec la région des lacs, la patagonie sud et le Parc National Torres del Paine mais la Patagonie ce n’est pas que cela. Avec ses espaces infinis, ses îles, ses fjords, elle s’étend sur 3000 kilomètres environ et c’est juste grandiose, vous partirez à la découverte de plusieurs Patagonie, une moins touristique que l’autre et également plus sauvage.  En terme de distance, la Patagonie est plus grande que la Norvège, cela vous donne une idée de l’immensité des deux pays qui se partagent ce vaste territoire, l’Argentine et le Chili.  Le séjour minimum en Patagonie est de 2 semaines, l’idéal 3 semaines à un mois, même si on pourrait y rester aisément plusieurs mois.  La Patagonie est le lieu idéal pour les amoureux de la nature, de la faune, le parfait endroit pour déconnecter, se ressourcer et revenir à l’essentiel. En Patagonie, c’est le retour de la nature à l’état brut,  sur place, on a envie de la protéger et de  protéger tous ses habitants : huemuls, guanacos, pumas, nandous … Partir en voyage en Patagonie australe c’est partir à la découverte de lieux  hors des sentiers battus. Cette semaine, je vais vous parler du Parc Patagonia.

Kristine et Douglas Tompkins et le Parc Patagonia

Rendre la Patagonie à la nature, c’est le rêve d’un couple de milliardaires, Kristine et Douglas Tompkins (fondateurs de North Face et Esprit), qui en visitant pour la première fois en 1995 la Patagonie, tombent amoureux de ces vastes espaces infinis. En 2000, Kristine Tompkins fonde la « conservation patagonique » pour créer des parcs, restaurer la faune et créer des opportunités économiques en Patagonie. Puis, en 2004, leur organisation à but non lucratif, a acheté l’Estancia Valle Chacabuco, d’une superficie de 170 500 hectares.

Située dans la région d’Aysén, au Chili, cette ancienne estancia, l’une des plus importantes de la région, était surexploitée avec de nombreux moutons et bovins.  Cette terre d’élevage extensif fut transformée petit à petit en véritable sanctuaire où la nature a repris ses droits. Petit à petit, ils ont racheté d’autres terres pour passer à 200 000 hectares. Combinés aux réserves nationales de Jeinemeni et de Tamango, ces terres de conservation privées (et les infrastructures d’accès public qui les accompagnent) forment depuis le 11 décembre 2018 le parc national Patagonia, une zone protégée d’environ 752 503 hectares et qui abrite la plus grande biodiversité terrestre de la région avec des habitats allant de la steppe de Patagonie à la forêt de lenga et aux zones humides. Le parc national de Patagonia,  est une fois et demie plus grand que le parc national de Torres del Paine, le parc le plus connu et le plus visité de la Patagonie chilienne.

Photo :Eliane S.

La Fondation Tompkins a déjà contribué à la création de plusieurs nouveaux parcs nationaux et provinciaux au Chili et en Argentine, protégeant des millions d’hectares. Pendant plus de deux décennies, la fondation a oeuvré pour permettre la restauration et la régénération des forêts, les prairies indigènes se sont reformées et la faune a retrouvé la place qu’elle méritait.

Après que la fondation eut fait don de plus de 407 000 hectares à l’État du Chili pour contribuer à la création de 5 nouveaux parcs nationaux et à l’extension de 3 autres, la fondation a fait don officiellement des parcs de Pumalín Douglas Tompkins (région de Los Lagos) et Patagonie (Valle Chacabuco, région d’Aysén) à la CONAF (organisme chilien qui s’occupe des parcs nationaux, réserves nationales, forêts dépendant du ministère de l’agriculture), le 30 avril 2019 ce qui en fait la plus grande donation de l’histoire.

Le parc Patagonia, véritable arche de Noé

Maintenant que la plupart des anciennes clôtures de ranch ont été retirées, la faune peut se promener librement à travers les grandes étendues. Afin de maintenir la faune en bonne santé, la création d’un parc national fut le meilleur moyen de protéger cette faune menacée et en voie de disparition. Après avoir eu comme seuls habitants les bovins, les moutons (vendus) et les pumas, on y trouve de nos jours de nombreuses espèces animales, le parc est devenu une véritable arche de Noé à ciel ouvert. On y trouve pumas qui ne sont plus tués comparés à avant, les guanacos, les huemuls, les flamants roses chiliens, les oiseaux, les amphibiens, les reptiles, les renards, les viscaches australes.

On peut trouver gambadant dans la prairie des troupeaux de guanacos ou de lièvres  sous l’oeil attentif du puma, caché,  qui préfère sortir lorsqu’il fait encore nuit. Voir ce mythique félin, seigneur de la Patagonie, est rare mais c’est possible. Le puma témoigne de la bonne santé de l’écosystème lorsqu’il est présent.

Photo : Espaces Andins

Vous pourrez apercevoir les flamants roses chiliens se baignant dans la Laguna Seca. On pense que l’on peut voir des flamants roses seulement plus au nord, dans l’altiplano, mais les flamants roses chiliens sont des habitués des lacs et lagunes de la vallée de Chacabuco. Oiseaux migrateurs, on peut les voir d’octobre à fin mars. La vallée de Chacabuco sert de couloir vers la steppe argentine à l’Est, où les oiseaux se dirigent en hiver à la recherche du climat de la cote atlantique plus doux. Un flamant rose peut vivre jusqu’à l’âge de 50 ans.

Le huemul, le cerf des Andes, doit être protégé car menacé et en voie de disparition. Il est plutôt visible le long du Lac Cochrane près de la réserve de Tamango. Les visiteurs chanceux du sentier du Lago Chico pourront peut-être apercevoir l’un de ces habitants solitaires de la forêt. Vous pourrez apercevoir le condor andin au cours de randonnées  ou lorsqu’ils se nourrissent de carcasses dans d’autres parties du parc. La vizcacha australe reste souvent cachée  dans la roche mais peut parfois être aperçue au soleil dans les falaises le long de la route principale du parc menant à l’Argentine.

Le parc patagonia : une flore native qu’il faut protéger

Le parc Patagonia abrite de nombreuses espèces de plantes endémiques, dont beaucoup grandissent lentement grâce aux efforts de restauration. Grâce aux bénévoles du parc, de nombreux progrès ont été accomplis dans l’élimination et le contrôle des plantes non indigènes introduites par le pâturage du bétail et le développement humain. Si vous visitez le parc, ne pas hésiter à retirer les plantes envahissantes sans répandre plus de graines. Parmi ces plantes nocives : chardon, la mauvaise herbe à fleurs blanches que l’on trouve souvent au bord de la route, également le grand chardon avec des ailes pointues au dos et une fleur pourpre ainsi que des petites fleurs jaunes « common mullein ».

Photo : Sandro Cisternas – Pixabay

Parmi les plantes indigènes ou endémiques, on peut trouver la Nire ou le hêtre austral que l’on peut trouver jusqu’à la Terre de Feu, le Calafate, arbuste qui donne un fruit comestible, antioxydant et dont la couleur est le violet. On peut en faire une confiture appréciable pour le goûter. Le nom de ce fruit a donné le nom à la ville, capitale de la patagonie argentine. Le lenga, l’hêtre de la Terre de feu, que l’on trouve aussi bien au Chili qu’en Argentine peut mesurer jusqu’à 30 mètres de hauteur. Il est beaucoup utiliser dans la création de mobilier. On le retrouve en Ecosse où il a été introduit. Le coihue, que l’on trouve en plus que dans le parc patagonia,  dans le Parc de los Alerces ou Nahuel Huapi en Argentine. Il a une croissance rapide. Enfin, on peut également trouver des orchidées. On peut trouver des orchidées un peu partout en Amérique du sud, en Equateur, Brésil, Bolivie, Pérou, mais également dans le parc patagonia. D’autres plantes peuvent être trouvées également au sein du parc.

Toucher la Patagonie avec les mains : possibilité de combiner son voyage jusqu’en Argentine

Beaucoup, lors d’un voyage, combinent la Patagonie argentine et la Patagonie chilienne. Elles sont complémentaires, par exemple pour un client qui souhaite visiter El Calafate et le glacier Perito Moreno en Argentine, je ne m’imagine pas, si il a le temps et le budget, ne pas lui proposer de traverser la frontière et aller visiter le Parc national Torres del Paine au Chili. C’est pareil pour le Parc Patagonia, pourquoi ne pas combiner votre visite du parc avec  la cueva de los manos en Argentine ?

Photo : Espaces Andins

Tout d’abord, parce que ce site préhistorique, aux magnifiques gravures rupestres en très bon état, est classé au Patrimoine de l’Unesco depuis 1999. Située dans le département de Santa Cruz non loin de la ville de Perito Moreno au nord du glacier du même nom, « la grotte des mains » est l’une des plus importantes séquences d’art rupestre d’Amérique du sud.  En plus d’une belle découverte culturelle, vous aurez droit à une belle découverte naturelle, en effet, le site de « la cueva de las manos » se trouve au pied d’une falaise en escalier surplombant le canyon du Rio Pinturas.

Dans la grotte, on peut y voir différentes scènes de chasse de guanacos et également de nombreuses mains qui ont donné son nom. Dans le bassin de la rivière Pinturas, plusieurs sites archéologiques sont situés des deux côtés ce qui témoigne d’une occupation intégrale de la zone des chasseurs qui furent présents il y a plus de 13000 ans déjà. La région de Santa Cruz regorge de nombreux sites préhistoriques ce qui est un véritable témoignage de la vie et de la culture des peuples autochtones.  Un endroit à ne pas manquer et pas encore trop touristique !

La Patagonie australe : véritable lieu pour les amoureux d’aventure

Les amoureux d’aventure seront charmés par les nombreuses activités que peut proposer le parc Patagonia et la Patagonie australe en général. Le Chili est reconnu comme étant un pays de tourisme d’aventure. Le pays a d’ailleurs remporté une nouvelle fois au World Travel Awards, la récompense de meilleure destination d’aventure en Amérique du sud.

De nombreuses activités seront possibles lors de votre visite du Parc Patagonia, la randonnée sera la première activité possible, le parc bénéficiant de nombreux sentiers pour faire de la randonnée et de différents niveaux (facile à expérimenté). Parmi les randonnées à faire, on peut citer la randonnée de la rencontre des rivières Baker et Chacabuco, le trek de Lagunas altas où  vous aurez une magnifique vue sur les lacs alpins couleur émeraude.

Photo : Espaces Andins

Egalement, en dehors du parc, vous pourrez découvrir les merveilles de la Patagonie australe avec notamment la visite des impressionnantes grottes de marbre à Puerto Tranquilo formées il y a plus de 6000 ans, faire du kayak ou du rafting, marcher sur un glacier ou juste naviguer pour l’approcher.  Le champ de glace nord couvre une surface d’environ 4200 hectares et possède 28 glaciers. Le glacier le plus important du champ de glace nord est le glacier San Rafael que j’ai eu l’occasion d’approcher il y a quelques années, un très beau moment pour une amoureuse de la glace que je suis.

Photo :Eliane S.

Voyager en Patagonie c’est avoir des possibilités infinies de la découvrir. Vous pouvez y retourner à de nombreuses reprises, ce sera toujours un nouveau voyage avec de nouvelles découvertes, de nouvelles émotions. Que vous ne visitiez que la patagonie chilienne ou argentine ou les deux combinées, vous ne serez pas déçus. Amoureux de grands espaces, de la faune sauvage, de sports d’aventure, de culture, vous ne pouvez être que séduits et important pour beaucoup de voyageurs, le confort avec une infrastructure hôtelière haut de gamme. Contactez-nous si vous souhaitez que votre rêve de voyage en Patagonie devienne une réalité !