Arica, atypique et fiévreuse

27.01.17 | 0 commentaires

A 18 km de la frontière péruvienne, la ville balnéaire d’Arica est connue au Chili comme la « Porte du Nord ». Entre océan Pacifique et désert d’Atacama, c’est aussi la « Ville de l’éternel printemps », au climat doux – en moyenne 16°C en juillet et 23°C en février – et si sec qu’elle est l’endroit habité le plus aride au monde ! Arica, port ouvert sur le monde, au carrefour des civilisations andine, européenne, africaine et chinoise, compte aujourd’hui 210 000 habitants.

Photo : Jorge Montesinos – Unsplash

10 000 ans d’Histoire

La culture Chinchorros s’inscrit entre – 7 000 et – 1 500 av. J.-C. Ces pêcheurs et chasseurs-cueilleurs sont à l’origine des plus anciennes momies connues à ce jour. 3 000 ans avant les Égyptiens ! Ils pratiquaient aussi le tatouage. La colline du Morro de Arica, surplombant la ville, est un important site archéologique Chinchorros.

Fondée en 1541 par les Espagnols, Arica fut un port stratégique pour le transit du minerai d’argent extrait des mines de Potosi. Et une cible de choix pour les corsaires et pirates.

Le Chili déclara son indépendance en 1818. Décidé à repousser ses frontières vers le nord, il attaqua à deux reprises le Pérou et la Bolivie. Le premier conflit (1836-1839) visait à empêcher leur réunion au sein d’une confédération. Le second (1879-1883) à annexer une région riche en salpêtre (un composant de la poudre explosive), guano (engrais) et minerai d’argent. La Guerre du Pacifique – aussi appelée Guerra del Salitre : « Guerre du Salpêtre » ou « du Nitrate » – fit perdre au Pérou et à la Bolivie deux régions stratégiques, dont l’unique accès à la mer de la Bolivie. La prise en 1880 du fort sur le Morro de Arica, ville jusqu’alors péruvienne, en est l’un des épisodes marquants. La Guerre du Pacifique n’est pas de l’histoire ancienne. La paix entre le Chili et la Bolivie fut certes signée en 1904 ; une ligne de chemin de fer entre Arica et La Paz fut inaugurée en 1913 ; Arica est aujourd’hui un port franc par lequel transite une bonne part du commerce extérieur bolivien. Mais le trafic ferroviaire est minimal et, soucieuse de retrouver un accès souverain au Pacifique, La Paz déposa plainte en 2013 auprès de la Cour Internationale de Justice (CIJ). Si le Pérou reconnut Arica comme chilienne en 1929, les tensions diplomatiques persistent, la CIJ retraçant en 2014 la frontière maritime au bénéfice de Lima…

Photo : Mariana Proenca – Unsplash

De la plage au Morro et au-delà

A 14 km à l’est d’Arica, le Musée Archéologique de San Miguel de Azapa est connu pour ses momies Chinchorros du Vème millénaire av. J.-C. Il expose aussi des pétroglyphes de la vallée d’Azapa et une collection exceptionnelle de tissus, céramiques et vanneries andines. Le Musée Historique des Armes, situé dans le fort du Morro, présente de nombreux souvenirs de la Guerre du Pacifique. Les ateliers de Gustave Eiffel conçurent deux bâtiments emblématiques d’Arica : la Casa de la Cultura (1874) – située dans l’ancienne douane – et la cathédrale néogothique San Marcos (1876), toutes deux préfabriquées en fer. Depuis 2001, le troisième carnaval d’Amérique du Sud par la taille se tient à Arica en février. Plus de dix mille danseurs et musiciens sont attendus cette année au Carnaval Andin de la Force du Soleil. La fête s’étendra surement aux 20 km de plages, où Arica accueille en juillet l’épreuve la plus richement dotée du championnat du monde de bodyboard, discipline proche du surf se pratiquant sur une planche plus courte et flexible.

La Porte du désert et de l’altiplano

Photo : Espaces Andins

La ville d’Arica est une base de départ idéale pour l’exploration de la pointe septentrionale du Chili. L’Ecole d’Arica s’illustra dans celle de l’esprit. Ce mouvement spiritualiste, fondé en 1968, s’intéressa notamment à la psychologie, la danse et la musique new age.

Photo : Espaces Andins

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