Où voir les vigognes en Bolivie ?

9.04.20 | 0 commentaires

Chers lecteurs, connaissez-vous la vigogne ou vicuña en espagnol ? Ce camélidé sauvage, mystérieux,  de la Cordillère des Andes pourrait faire penser à une femme avec sa démarche élégante et son regard doux si expressif.  Lors de votre voyage en Amérique du sud, vous pourrez l’observer dans le nord de l’Argentine, le nord et l’ouest de la Bolivie, le nord-est du Chili, dans les Andes équatoriennes et dans les hautes-terres péruviennes. Dans cet article, nous allons évoquer trois endroits où voir les vigognes en Bolivie.

La vigogne, une espèce menacée…

En Amérique du sud, il existe quatre espèces de camélidés (mammifère herbivore des terres arides) : le lama, le guanaco, l’alpaga et la vigogne. Contrairement aux alpagas et aux lamas domestiqués, les vigognes et les guanacos sont sauvages, on peut les rencontrer au hasard d’une route, ce qui fut mon cas lors de mon dernier voyage au coeur de l’altiplano bolivien à plus de 3 500 mètres d’altitude.

Photo : Lesly Derksen – Unsplash

La vigogne, est la plus élancée des quatre, très prisée, principalement pour sa fibre, l’une des plus fines au monde avec laquelle des produits haut de gamme sont fabriqués à la main, sans nuire à l’environnement. En 1979, l’Équateur, l’Argentine, le Chili, le Pérou et la Bolivie ont signé un accord international pour la conservation et la gestion de la vigogne. La vigogne intéresse énormément de monde et vaut de l’or. En Bolivie, la protection de la vigogne a commencé tout d’abord avec la déclaration du Parc Eduardo Avaroa comme réserve nationale ainsi que la création de la réserve faunique Ulla Ulla. 

Le chaku, tradition ancestrale…

Pendant la période inca, la vigogne habillait les incas et la royauté ; aujourd’hui elle habille les millionnaires. De nos jours, seules les communautés récoltent les fibres de vigogne sans avoir besoin de les tuer. Les communautés de la Puna poursuivent la technique ancestrale des incas avec le « Chaku »,    à la fois religieuse et cérémonial où l’on regroupe les vigognes au sein d’un corral temporaire pour récolter leurs fibres avant de les libérer. La tonte a lieu tous les deux ans car la fibre met du temps à repousser. Les fibres seront stockées pour la vente collective et environ 85 % du prix de vente revient aux communautés. Les femmes participent activement à chaque étape du processus. C’est un revenu important pour les communautés des montagnes, qui sont parmi les plus pauvres et les plus isolées en Bolivie vivant dans les régions de hautes altitude au climat extrême. Cela permet également aux habitants des communautés de rester sur place et d’éviter de migrer dans les grandes villes, faire également revivre les traditions anciennes et les savoirs locaux.

Où voir les vigognes en Bolivie ?

1- La réserve nationale Ulla Ulla

Au nord de la Paz et du Lac Titicaca, à la frontière péruvienne, à plus de 4300 mètres d’altitude au sein de la Cordillère d’Apolobamba, se trouve la réserve nationale de Ulla Ulla, créé en 1972 et déclarée Réserve de la biosphère par l’Unesco en 1977. En 2000, elle a été reclassée en tant que zone naturelle nationale de gestion intégrée d’Apolobamba. Au sein de la réserve vivent les communautés Quechua, Aymara et Kallawaya, ces derniers sont d’ailleurs connus sous le nom de guérisseurs des Andes. Les communautés vivement principalement de l’élevage. Dans les hauts-plateaux, l’endroit est propice pour la reproduction des camélidés, on peut y observer les alpagas, surtout  les  vigognes, mais aussi  le grand condor des Andes ou l’ours andin. Cette réserve a été classée comme l’une des 8 unités de conservation de la vigogne en Bolivie.

2- Le Parc national Sajama

A environ 5 heures de la Paz, vous partirez en 4×4 sur les pistes qui vous mèneront au pied des plus hauts volcans de Bolivie, à la frontière chilienne, se trouve le Parc National Sajama dont le volcan du même nom culmine à 6542 mètres. Pour beaucoup, c’est  l’un des plus beaux panoramas de Bolivie, très peu touristique et où il est possible de rencontrer la population aymara de manière authentique.Pour se loger, il n’y a pas beaucoup de choix, on dort dans un écolodge, à l’extérieur du parc, dans un petit village dont des maisonnettes  construites en adobe. La petite communauté gère l’écolodge qui permet de vivre une expérience « au pied » du volcan. On n’est pas là pour le luxe, mais pour s’immerger et vivre donc une expérience. L’écolodge sera le point de départ pour la visite du Parc national Sajama. D’une superficie de 100 230 hectares, il fut la première aire protégée de Bolivie en 1939.  Le lieu est idéal pour élever les camélidés  comme le lama et l’alpaga. On peut également y observer des troupeaux de vigognes ainsi que le condor des Andes. Sur le chemin, se trouve un joyau de la religion andine, l’église coloniale de Curahuara de Carangas, dont la construction a démarré en 1587 et s’est terminée en 1608. C’est l’une des plus anciennes églises de Bolivie et d’Amérique du sud construite en adobe, pierre, toit de chaume.  Elle est surnommée la chapelle sixtine des Andes et fut déclarée monument national en 1960. A l’intérieur, l’église est parfaitement conservée grâce au climat de la région. Ses magnifiques peintures méritent le déplacement.   Dans la région, il y a plus de 50 églises également en bon état de conservation dont l’église de Tomarapi. L’Ambassade des Etats-Unis a un compte flickr avec de belles photos de Sajama et des environs.

En direction du parc, un arrêt est vivement recommandé aux chullpas Changaras, anciennes tours funéraires datant de l’époque pré-inca. Il n’y a pas seulement que des sites culturels, vous pourrez également profiter de nombreux sites naturels. On connait dans la région du Sud-Lipez, les geysers Sol de Manana, mais il existe à Sajama, les geysers de Walla Keris, baignade assurée dans l’une des 40 sources d’eau chaude de la région.  D’une température d’environ 35°C, vous profiterez d’une vue aux premières loges sur le volcan Sajama, les volcans Parinacota et Pommeraie.

Photo : Jovanel – Pixabay

Sans oublier, la visite d’une forêt de quenuas, arbre en voie d’extinction, l’un des plus hauts au monde, où vous pourrez voir entre autre les yaretas, cette plante verte qui fait penser à de la mousse sur des rochers pousse dans la Puna en haute altitude.

3- La réserve de la faune andine Eduardo Avaroa

Aux frontières de l’Argentine et du Chili, la Réserve de la faune andine Eduardo Avaroa est sûrement la plus connue et la plus touristique de Bolivie. De ma petite vie de voyageuse, c’est l’un des plus beaux endroits visités, et également  l’un des endroits que je recommande de voir et à revoir si on le peut, peut-être à une autre période. Les images ne sont pas les mêmes en été ou en hiver.

Photo : Espaces Andins

On y trouve des lagunes colorées (rouge, verte, blanche), formations rocheuses, des geysers, des sources d’eau chaude, des volcans et déserts. Pour la faune, vous pourrez y voir des flamants roses, des lamas et surtout les vigognes. Vous pourrez voir cet animal gracieux traversant la route juste devant votre voiture à l’arrêt. La vigogne est la reine et on est sur ses terres.

Simon Bolivar, le libérateur,  promulgua une loi de protection de la vigogne en 1825. Bien qu’attisant les convoitises, l’animal reste protégé et vous pourrez continuer à l’observer lors de votre prochain périple dans les Andes.

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