Pour tout amoureux de ce beau pays qu’est le Chili, il n’est pas nécessaire de présenter l’Ile de Pâques mythique terre de légendes, Chiloe et ses églises en bois classées au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco et l‘Ile de Robinson Crusoe, la moins connue des trois, lieu d’habitat des langoustes. Aujourd’hui, je vous emmène à la découverte de 4 îles méconnues du Chili et qui ont toutes leur charme. C’est parti…
1- L’ile Navarino en Terre de Feu chilienne
Des quatre îles que nous allons évoquer, l’Ile Navarino est de loin, la plus connue, si on s’intéresse au Chili, à la Terre de Feu, et à ses premiers habitants. L’ile Navarino, appartient à la région de la Magallanes et Antarctique, sa ville principale est Puerto Williams, base militaire. L’histoire est probablement la ressource touristique la plus précieuse de l’île avec la présence de la culture Yamana, à travers ses vestiges archéologiques. Les Yamanas, peuple nomade, parcouraient les eaux avec leurs canots. A Puerto Williams, se trouve le Musée anthropologique Martin Gusinde, créé en 1974, mais rénové en 2008, sa principale mission est de conserver le patrimoine naturel et culturel de l’archipel de la Terre de Feu, à travers sa collection ethnographique. Le musée dépeint la vie des peuples amérindiens de cette région ainsi que des colons. Mais, qui était Martin Gusinde ? Un prêtre originaire de Pologne anthropologue, ethnologue, explorateur qui au début du 20ème siècle, a fait des recherches et des études sur les peuples amérindiens de la Patagonie et de la Terre de Feu en s’immergeant avec eux jusqu’à parler leur langue. Son livre « l’esprit des hommes de la Terre de feu », est un recueil où vous trouverez de belles photographies et où vous en apprendrez beaucoup sur les peuples amérindiens Selk’nam, Yamana et Kawésqar.
En plus du tourisme scientifique, sur cette île, on peut observer les oiseaux et faire de la randonnée et du trekking. Los « Dientes de Navarino » ou les « dents de Navarino » est l’un des trekkings les plus connus d’Amérique du sud et le plus austral au monde. Loin de la civilisation, cette randonnée traverse la nature préservée de la réserve de biosphère du Cap Horn, avec son relief montagneux et accidenté, ses marécages, ses forêts et sa vue imprenable sur le Canal de Beagle et l’archipel du Cap Horn. Une des dernières aventures de randonnée sur la planète ! Vous partirez à travers des sentiers dans des forêts de hêtres au-dessus des champs de neige éternels, le long des lagunes d’un bleu profond où vous trouverez une faune et une flore uniques vous accompagnant pendant tout votre parcours. Vous remarquerez sur votre parcours les dégâts causés par les castors mais c’est dans toute la Terre de Feu (chilienne et argentine). Le site est protégé par l’UNESCO sous le nom de Réserve de la biosphère du Cap Horn et protège l’une des 37 dernières régions sauvages existant actuellement dans le monde. Vous vous retrouvez à environ 100 km du mythique Cap Horn.
Avant de partir pour le trekking, visitez le Parc Etnobotanique d’Omora, qui protège une grande partie de la flore endémique de la région sur 1000 hectares environ avec des plantes comme le lenga, le nirre (ou Nothofagus), l’orchidée, les fougères, lichens etc.
Photo : Espaces Andins
Lorsque l’on voyage en Terre de Feu, on oublie parfois la Terre de Feu chilienne pour privilégier la voisine argentine et Ushuaia. Les deux visites sont pour moi complémentaires mais l’Ile Navarino est un endroit où l’on peut facilement s’arrêter une semaine pour prendre le temps de découvrir. Ceux qui sont allergiques au tourisme de masse seront les plus heureux du monde sur cette île. Il y a tant de choses à découvrir pour les raisons citées ci-dessus. Vous pouvez également visiter la région par voie maritime lors d’une croisière sur les canaux de la Terre de Feu avec les croisières Australis, où vous débarquerez dans la Baie Wulaïa, l’une des merveilles de l’Ile Navarino. Cet endroit est un véritable petit bijou où l’on s’arrête pour effectuer une petite randonnée sur les hauteurs de l’île. En fin de semaine, en avril, nous avons une vue sur la baie avec les couleurs d’automne, magique.
2- L’ile Wellington en Patagonie
Nous remontons vers la Patagonie nord, au sud du Golf de la Penas, en face du Champ de glace Sud. Avec une superficie de 5 566 km2 se trouve l’Ile Wellington qui fut principalement habitée il y a plus de 6000 ans, par le peuple Kaweskar (ou Alacalufes), peuple nomade qui naviguait comme les yamanas à bord de canots, le long de la côte. Les paysages sont les paysages sauvages de la Patagonie avec sa côte déchiquetée, ses nombreux pics, ses falaises, ses îles et ses canaux. L’ile est couverte par la forêt magellanique avec des arbres comme le Coigue, le cyprès et le cannelé. On y trouve également le lenga ou le Nirre que l’on trouve en Terre de Feu.
Concernant la faune, on peut trouver le cerf huemul en voie de disparition, mais aussi des lions de mer et des loutres. Bien évidemment, les amoureux des oiseaux pourront observer des cormorans, le canard à vapeur, le condor, l’aigle, la mouette de Cahuil ou la perruche d’Australie. Le climat est assez hostile, principalement pluvieux. Le petit port de Puerto Eden, est l’une des escales de la croisière cargo longeant la côte et qui ravitaille les habitants en marchandises. Cet arrêt est une animation pour ce petit port de 250 habitants seulement dont les habitants vivent principalement de la pêche. Puerto Eden est uniquement accessible que par voie maritime.
3- L’ile Mocha
Beaucoup plus au nord, dans la région de Conception, au sud de Santiago, se trouve l’Ile Mocha, qui dépend administrativement de la région de Bio Bio (connue pour sa réserve), à limite de l‘Araucanie et des indiens Mapuche. Le climat de l’Ile Mocha, est moins hostile qu’en Patagonie, et possède un microclimat particulier avec des températures douces (18°C/20°C) . Vous pourrez vous promener sur les plages de sable blanc, pratiquer des sports nautiques comme la pêche, la voile, la planche à voile.. ou effectuer des balades équestres, apprécier la bonne table de la région avec des plats élaborés avec des produits de la mer (crabe, hérissons, escargots…).
L’ile Mocha est devenue une réserve nationale en 1988 qui abrite de nombreux oiseaux, des mammifères endémiques comme le pudu et également une flore endémique diverse. On ne va peut-être pas à l’Ile Mocha lors d’un premier voyage au Chili mais c’est sûrement une région à découvrir lors d’un prochain voyage.
4- L’ile Damas
Dans la région de Coquimbo, dont la ville principale est la Serena, au nord de Santiago, se trouve l’Ile Damas. Avec ses 60,3 hectares, l’Ile Damas appartient à la Réserve nationale de Humboldt, créé en 1990 et forme l’une des trois îles de la réserve. L’Ile Damas est la plus importante et la plus protégée par son extraordinaire beauté avec ses plages de sable blanc et ses eaux cristallines propices à la baignade, ce qui est rare au Chili. Le nom fut donné en raison de la formation rocheuse de l’île dont le rocher ressemble au profil d’une femme appuyée contre l’ile.
A observer, lorsque l’on est de passage dans cette belle île, sa précieuse faune marine avec les loups de mer, les dauphins, les chungungo (loutre), otaries, pingouins, baleines.
Le Chili est un immense territoire où un seul voyage ne suffit pas pour découvrir toutes ses richesses. Le Chili, terre de grands espaces, est une véritable invitation aux voyages, et pour beaucoup hors des sentiers battus. Contactez-nous et nous vous ferons découvrir notre Chili.
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