Quand j’ai annoncé à ma mère que je partais en voyage en Colombie, elle s’est mise à pleurer ! Ma meilleure amie m’a conseillé de ne jamais me promener seule dans ce pays, mes copains m’ont demandé de leur ramener du sucre, d’autres de la farine…
Telle est l’image d’un pays qui a connu le pire et à qui les médias accrochent, comme à d’autres, les casseroles du passé. Autocentrés et lent à changer ses représentations entretenues souvent par facilité et méconnaissance, les « faiseurs d’opinion » français ne nous a guère fait remarquer les changements intervenus en Colombie depuis plusieurs années : on commence tout juste à comprendre que le continent sud-américain même est en plein essor.
Photos : Espaces Andins
La Colombie est probablement l’un des deux ou trois derniers pays d’Amérique Latine qui reste à explorer, à découvrir. Son potentiel est phénoménal. J’ai rencontré deux baroudeurs qui se sont établis en Colombie après avoir traversé toute l’Amérique Latine. Sans se connaitre ils m’ont répété la même chose : « la nature est magnifique partout en Amérique Latine, ce qui fait la différence ici ce sont les gens qui y habitent… ».
Photo : Espaces Andins
Les colombiens forment une nation toute particulière qui se présente comme une société multiraciale. Une jeune universitaire colombienne me disait qu’il n’y a pas du type colombien : il y a des indiens, des indiens de souche, des indiens déplacés comme les guambianos, des européens (descendants des conquistadors espagnols, des allemands réfugiés après la guerre etc.), des métis et des noirs (descendants des esclaves) et des noirs. Oui, oui des « noirs » parce qu’en Colombie les choses se nomment par leurs noms sans aucun sous-entendu. On vous nomme « petite », « blonde », « gros », « blanche », « noire » etc. Aujourd’hui on ajoutera à cela une quantité d’européens fraichement établis à Bogota, Medellin, Neiva et évidemment Carthagène des Indes, sur les bords de la Mer des Caraïbes.
Photo : Espaces Andins
Mais il y a aussi tous ceux qui vous croisez sur votre route au cours d’un voyage : tous sont des personnages. Parce qu’il faut bien l’être pour quitter sa maison à Uccle et s’établir à Santa Fé d’Antioquia, pour quitter Rome et ouvrir un restaurant italien à St Augustin, pour être une russe, blonde aux yeux bleus et habiter une colline boisée sans eau, ni électricité, en offrant une soupe chaude à ceux qui sont de passage après des jours de marche dans la jungle, en écoutant leurs états d’âme, pour être une gamine de 20 ans et marcher seule sur les routes de campagne sous le soleil impitoyable mais aussi pour être un européen de 75 ans, ampoules aux pieds, ayant choisi les chemins de la cordillère des Andes, « en congé de sa femme » restée à Francfort. Enfin pour être un ancien chasseur alpin français et ouvrir une pâtisserie « Péché mignon » dans un coin méconnu de la Colombie en expliquant aux locaux la différence entre le beurre et la margarine.
La Colombie est un pays qui se prête à l’aventure, pour le nombre incalculable d’endroits où on n’a encore jamais vu de voyageurs étrangers et dont le sous-sol est loin d’avoir livré tous ses secrets : ici se trouve un paradis pour les archéologues et les ethnologues, même si la porte en est soigneusement verrouillée par les autorités locales ; le trafic d’art précolombien après les passages des pilleurs de tombes, mais aussi certains occidentaux ramenant leurs trophées dans leurs pays ont rendu les colombiens plus que méfiants. Même les archéologues en titre n’obtiennent que rarement une autorisation de fouille. L’archéologie est toute jeune en Colombie, elle n’a pas encore vraiment développé son expertise : les filières universitaires ont moins de 10 ans d’existence. Une vieille paysanne ne se décolère pas contre l’institut national de recherche : « ça faisait 40 ans qu’ils étaient au fond du jardin, ses statues, ils sont venus, ils les ont emmenées sans un mot… ! »
Photo : Espaces Andins
Le parc archéologique de Tierradentro compte une dizaine des tombes indiennes souterraines (des hypogées) classées Patrimoine Mondial de l’Unesco ouvertes aux voyageurs sous l’œil de gardiens. Profondes, elles conservent les sculptures et les peintures témoignant de traditions et d’un art funéraire précolombien énigmatiques. « Regardez au sol ces bosses tout autour de nous : il y a encore plusieurs dizaines de tombes mais on ne les déterre pas, on ne touche à rien », me disait le gardien du parc. Le plus extraordinaire c’est d’être seule avec cet homme qui garde les tombes. Pas de cars de tourisme, pas de parking, pas de touristes, personne…
J’ai pris le métro à Medellin, je suis allée dans des quartiers apaisés après de longues années de violence, j’ai pris le bus Transmilenium à Bogota, je suis allée trainer dans le quartier industriel de Bogota, j’ai aussi pris le bus de banlieue, j’ai adoré la Colombie rurale – j’ai VECU 3 semaines en Colombie…
Photo : Espaces Andins
On est bien loin de l’image que les médias nous donnent…N’est-ce pas c’est ce que certains d’entre nous recherchent ? Un chemin de la liberté, de rupture, une petite tracée en dehors de sentiers battus ou encore tout simplement avoir le droit de réfléchir par soi-même ?
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Voyage effectué en mai 2016
Par Julia Snegur
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