En Bolivie, sur la route de la mort ou de los yungas

22.07.19 | 0 commentaires

Cette semaine, nous repartons en Bolivie où je vais vous faire vivre une belle expérience vécue entre La Paz et le charmant village de Coroico, dans la région de los Yungas, je vous emmène à la découverte de la route de la mort !!!  Rien que le nom peut effrayer. Lors de mon séjour en Bolivie en novembre dernier, mon guide avait montré des photos de cet endroit en me disant que c’était une route très impressionnante. Dès mon retour en France, je suis tombée par hasard sur une émission montrant cette route qui en effet donnait un peu le vertige, vous comprendrez pourquoi plus tard. Lors de mon second voyage en Bolivie en mai dernier, j’ai demandé à vivre cette expérience mais de manière tranquille. Je veux juste vous prouver que n’importe qui peut se rendre sur la route de la mort à condition de connaitre les bonnes personnes. J’ai vraiment vécu une très belle journée et pour moi, la route de los yungas est l’une des plus belles routes du monde.

Un peu d’histoire…

La route de la mort ou la route de los Yungas  est une ancienne voie d’accès à la région des Yungas, aux portes de l’Amazonie, construite dans les années 30 par des prisonniers paraguayens capturés lors de la guerre du Chaco qui opposa la Bolivie et le Paraguay de 1932 à 1935,  l’une des plus meurtrières de tous les temps. Cette route fut désignée en 1995  comme  route la plus dangereuse au monde par la Banque Interaméricaine de développement. En 2006, une route plus sûre, asphaltée, fut construite pour rejoindre dans de meilleures conditions l’Amazonie. C’est la route que prenne majoritairement les personnes, l’ancienne est plutôt utilisée par les cyclistes mais pas exclusivement, j’y suis passée en voiture.

La région des Yungas

Située dans les contreforts de la Cordillère des Andes, la région des Yungas charme avec ses vallées subtropicales, sa végétation luxuriante, ses chutes d’eau et rivières qui nous mènent progressivement aux portes de l’Amazonie. Grâce au climat favorable : humide, chaud et aux précipitations abondantes, on y cultive le café, les agrumes, la banane, la canne à sucre et les feuilles de coca qui nous aident à faire face à l’altitude et qui alimentent les villes de l’altiplano.

Photo: Espaces Andins

Egalement sur la route, de nombreux villages comme le  village de Coroico situé à 1 525 mètres d’altitude où l’on peut s’arrêter pour le déjeuner ou pour la nuit. Un autre village intéressant dans la région,  Tocana, petite communauté habitée par les descendants des esclaves noirs amenés par les espagnols des Antilles et d’Afrique pour travailler par exemple dans l’agriculture. C’est de là que l’on dit que le rythme musical typique connu sous le nom de « Saya » est originaire.

Mon expérience avec la route de la mort

En début de matinée, avec mon guide et notre chauffeur, par la route numéro 3, nous partons de La Paz en direction de la route de los Yungas. Pendant ces deux heures de route environ qui nous mèneront jusqu’à Coroico, nous pourrons profiter de superbes paysages contrastés  entre l’altiplano puis plus tard la forêt luxuriante. Au bout d’une heure de route, nous franchissons le point culminant de l’autoroute La Paz/Coroico, c’est le col de la Cumbre, situé dans le Parc National de Cotapata. Nous nous arrêtons pour immortaliser la Cumbre qui offre une vue imprenable sur les sommets, son lac bleuté, et ses virages vertigineux. Nous nous trouvons à ce moment là à 4 670 mètres.  Lors de cet arrêt, j’apprends que cet endroit est une terre sacrée, et que des offrandes sont faites à la Pachamama par la population pour le Nouvel An Aymara dans l’espoir d’avoir du bonheur, la santé, l’argent etc.

Photo: Espaces Andins

Passés le col de la Cumbre, nous empruntons les virages en lacets,  le paysage change radicalement, avec l’apparition de la forêt tropicale, nous commençons notre descente jusqu’à la fameuse « route de la mort ». Il n’y a pas que le paysage qui change mais également les températures.

Photo: Espaces Andins

Du vent et de la fraicheur de la Cumbre, nous passons à la chaleur, à l’humidité et à la jungle de los Yungas, les tshirts sont de sortie. Nous partirons de 4670 mètres d’altitude pour arriver progressivement jusqu’à Coroico situé à 1525 m. d’altitude, 3000 mètres de dénivelé.

Photo: Espaces Andins

Nous arrivons sous le brouillard ce qui gêne la visibilité pour notre chauffeur. Nous avons les parfaites conditions pour découvrir la fameuse route de la mort. Ca y est on y est,  un panneau nous accueille « Bienvenue sur la route de la mort, merci de conduire à gauche ».

Photo: Espaces Andins

Il faut noter qu’en Bolivie, on roule à droite mais que ce n’est qu’exclusivement sur cette route que l’on roule à gauche. C’est parti pour une soixantaine de kilomètres. Pour quelle raison devons-nous conduire à gauche ? Pour mieux voir la route car les précipices pouvant atteindre plus de 100 mètres se situent sur la gauche. Je me dis que cette route est vraiment impressionnante car d’un côté nous avons la montagne d’où nous pouvons voir les cascades et de l’autre coté, le vide avec les précipices. Je n’ai jamais eu peur du vide, et ici encore moins,  j’ai fait confiance à notre  chauffeur qui a conduit extrêmement bien lors de notre périple.

Photo: Espaces Andins

Pourtant le brouillard présent à l’entrée de la route de la mort laissa petit à petit place à la clarté. Nous effectuons un premier arrêt, je décide de m’approcher du bord, j’avoue que je ne fus pas déçue d’avoir découvert cet endroit, vraiment impressionnant et il n’y avait pas grand monde ce qui rend le moment plus appréciable, j’avais l’impression que l’on avait privatisé la route que pour moi. Il n’existe pas de garde-corps pour éviter de tomber dans le ravin.

Photo: Espaces Andins

Cela explique pourquoi on voit sur la route de nombreuses croix montrant que sur cette route, il y a eu énormément de victimes par le passé. Maintenant, avec la nouvelle route, les véhicules dont les poids lourds choisissent plutôt cette option et la route de la mort est plutôt utilisée par les cyclistes croisés sur le chemin.

Le sanctuaire de la vie sauvage : Senda verde

Au bout de la route, peu avant d’arriver au village de Coroico, mon guide me propose de visiter un superbe endroit « La voie verte » ou senda verde en version originale situé au milieu de la forêt. La voie verte est une organisation à but non lucratif, créé en 2003 par Vicky Ossio et Marcelo Levy qui ont rapidement compris l’urgence de contribuer à la conservation de la faune et de la flore. En tant que personnes engagées, leur principal intérêt est le bien-être des animaux. Ils respectent tous les êtres vivants et pensent que les animaux ont une riche vie personnelle et peuvent nous aider à mieux connaître notre place dans ce monde complexe et inspirant.

Photo: Espaces Andins

Engagés dans la conservation, le bien-être et l’éducation des animaux, Vicky et Marcelo consacrent leur vie aux animaux qui arrivent au refuge, les aimant et les soignant. Au cours des dix dernières années, le trafic illégal d’animaux et la déforestation ont considérablement augmenté en Bolivie.  Après le trafic d’armes, de drogues et de personnes, la criminalité liée aux espèces sauvages est le 3ème crime le plus lucratif du monde. En conséquence, la population animale de l’organisation a plus que quadruplé au cours des cinq dernières années. La voie verte est maintenant un refuge pour plus de 800 animaux sauvés et 60 espèces.

Photo: Espaces Andins

Lorsqu’on arrive sur place, on peut soit y passer quelques heures (ce que nous avons fait), soit y déjeuner, soit y dormir (rustique). Ces quelques heures ont été uniques, l’endroit est calme et relaxant, on n’entend que le bruit des animaux, le bruit de la forêt, le bruit de la rivière qui se trouve à coté. Nous démarrons par une visite guidée du refuge situé au coeur de la vallée fluviale avec  une personne de l’organisation. Nous pouvons voir de nombreux animaux.   On y trouve des singes hurleurs, des capucins, le cota, le toucan,  le capybara, les perroquets, le loriquet, les tortues, serpents, caïman et l’ours à lunettes. Il faut bien avoir en tête que le refuge n’est pas un zoo pour touristes,  tous les animaux vivant dans le parc ont été sauvés par les braconniers, du marché noir. Le fondateur Marcelo a sauvé un capucin du braconnage au début ce qui a tout lancé.

Photo: Espaces Andins

Les lois boliviennes interdisent la réinsertion dans la nature de certains animaux en danger, mais en vivant confortablement en semi-captivité, ces créatures peuvent remplir un rôle pédagogique. Le refuge accueille des groupes scolaires et universitaires, car Vicki pense qu’il existe une «responsabilité d’éduquer» les générations futures. Vicki et Marcelo insistent sur le fait que les zoos commerciaux devraient être obligés de se concentrer sur l’éducation des visiteurs plutôt que de se concentrer uniquement sur la génération de profits. En Bolivie, les ressources de l’État consacrées aux projets relatifs aux espèces sauvages sont rares. L’organisation vit de donations et de subventions donc n’hésitez pas à faire un geste via leur site internet. Vous pouvez parrainer un animal à distance ou même devenir bénévole. De nombreux bénévoles viennent pour une semaine ou pour des mois, c’est grâce à leur travail dévoué que l’organisation subsiste. La Senda Verde est un véritable refuge et la mission de Vicki et Marcelo est de permettre aux animaux et aux humains d’apprendre les uns des autres, en redécouvrant le sens de l’amour et la valeur de la nature.

Lors de votre séjour en Bolivie, Espaces andins pourra vous organiser une visite du refuge qui marquera tout amoureux de la faune, vous participerez aussi à la vie de ce merveilleux endroit. Ce fut vraiment l’une des mes plus belles journées de mon dernier voyage. Contactez-nous pour l’organisation de votre voyage, ce lieu étant rarement proposé dans les programmes.

D’autres voyages qui peuvent vous intéresser 

Paysage Unique du Salar d'Uyuni avec des Cactus Majestueux - Bolivie, une merveille naturelle dans le désert d'Uyuni offrant une vue exceptionnelle sur un désert de sel parsemé de cactus géants. Photographe : Espaces Andins

Grande Bolivie

DECOUVERTE DE LA BOLIVIE

Une nature à l’état pur

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *