L’Amazonie, terre d’aventure, terre d’infini, est la 2ème plus grande forêt du monde derrière la taïga : avec ses 6,7 millions de km² – 12 fois la France ! – elle se moque des frontières des hommes en recouvrant 9 pays très différents comme entre autres le Brésil, le Pérou, la Colombie, la Bolivie, le Venezuela, l’Equateur, et même la France … avec le département de la Guyane. Un grand nombre de pays qu’Espaces Andins connait, maîtrise ou peut proposer et qui font rêver n’importe quel voyageur : c’est dans certaines parties de l’immense Amazonie que Corto Maltese évolue dans « toujours un peu plus loin » et « sous le signe du Capricorne » – un petit clin d’œil au passage à la responsable Espaces Andins, Valérie qui sait si bien parler de ces espaces où l’homme se sent petit et fragile.
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Et pour cause : l’Amazonie représente 50% des forêts tropicales du monde entier et joue un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique par sa capacité à absorber le CO2 et donc le tourisme peut et doit s’y développer avec beaucoup de respect et de professionnalisme : professionnalisme dans l’approche pour que le voyageur reste en sécurité malgré un contact avec une nature à l’état brut et respect de cette même nature :
Espaces Andins m’a donc proposé une découverte sur une partie microscopique de l’Amazonie, parce qu’il est impossible d’embrasser toute l’Amazonie au cours d’une vie, alors encore moins au cours d’un seul voyage de quelques jours, combinant une croisière fluviale et une approche « aventure » sans concession pour que le citadin que je suis mesure l’écart entre récit d’aventures pour adolescent et la réalité d’un monde où la moindre faiblesse signifie mise en danger.
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Nous avons choisi l’Equateur, partage entre Nord et Sud. Et Espaces Andins nous a construit ce voyage entre amis pour découvrir un bout d’Amazonie :
L’Amazonie ! Le poumon vert de la Terre ! le territoire des coupeurs de tête ! Les piranhas, les anacondas … Tout un imaginaire qui devient accessible au voyageur ; Espaces Andins m’a même proposé d’embarquer pour une croisière tout confort sur l’Amazone, le plus long fleuve du monde, mais juste quelques jours pour approcher une flore et une faune qui ne ressemblent à aucunes autres. Et pourquoi ne pas passer comme les vrais aventuriers une nuit dans la jungle amazonienne ? Pas de soucis, cela peut se faire aussi.
EXPERIENCES D’UNE VIE
Survoler la jungle amazonienne est déjà une première expérience qui rend humble : on prend conscience de ce qu’est un océan de verdure qui s’étend à l’infini. On prend conscience de l’immensité qui se déploie sous les ailes d’un petit avion qui va plonger depuis les sommets andins ou depuis la civilisation urbaine vers la forêt et sa réalité comme dans un roman d’aventures décrivant le Monde Perdu.
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Entrer dans la jungle amazonienne est une seconde expérience et elle est encore plus prenante que la première ; on fait 200 mètres derrière son guide amérindien et un curieux sentiment vous prend en un tourbillon d’émotions : oui, c’est bien moi qui suis là, en Amazonie, avec mes amis, dans une jungle mythique, derrière un indien qui m’emmène y passer une nuit à la belle étoile… Je n’ai pas intérêt à le perdre ou je me perds : après ces 200 premiers mètres je suis incapable de m’orienter : d’où sommes-nous partis ? Où se trouve le soleil, le nord, l’est ? Les arbres gigantesques nous entourent et empêchent la lumière du jour d’arriver à nous. Nous avons déjà contourné des arbres abattus et à moitié rongés d’humidité, utilisé un tronc comme un pont au-dessus d’un gros ruisseau, tourné à droite pour contourner un bosquet, tourné à gauche … Je perds mon guide et je me perds ! Dans l’avion, pour plaisanter, le pilote m’a fait comprendre qu’un avion mal préparé était tombé dans la jungle. On ne l’a retrouvé que par hasard et des années plus tard. En quelques minutes, j’ai compris que ce n’était pas forcément une mauvaise blague pour touriste. Et je comprends pourquoi les indiens d’Amazonie que j’ai pu croiser au départ étaient petits, très petits même, pour pouvoir se faufiler dans une nature qui sans être immédiatement hostile est quand même à l’exact opposé de ce que connait le parisien moyen !
A l’arrivée au campement prévu pour la nuit, je suis fourbu, incapable de dire combien de kilomètres nous avons marché ; plus tard j’apprendrai qu’à vol d’oiseau nous sommes si près de notre point de départ que cela en est ridicule. Et pourtant nous en sommes si loin … La nuit nous enveloppe et la forêt semble prendre vie : je prends conscience que durant la journée, il y avait le silence, quasiment pas d’insectes et là, d’un coup, la forêt bruit de mille vies que nous sommes incapables d’appréhender. Le fleuve à proximité.
Le lit sera un hamac. Les toilettes, derrière l’arbre, au-delà d’une haie de branchages grossièrement constituée pour gêner le passage des animaux indésirables – mais le guide rajoutera que de toutes façons les animaux de la jungle n’aiment pas l’odeur humaine. Le repas une gamelle, mais avec des produits soigneusement sélectionnés par notre guide que nous ne lâchons plus d’une semelle depuis des heures. Ultimes recommandations de sa part : produits anti insectes partout, corde du hamac badigeonnée de je ne sais trop quoi mais dont l’efficacité est garantie par le pouce levé du guide accompagné d’un grognement approbateur, torches électriques glissées dans le hamac si nous avons besoin d’aller derrière l’arbre – auquel cas nous sommes priés de bien regarder où nous posons les pieds : la semaine dernière, c’est comme cela que le guide a pu ramener un beau serpent qui a fini dans la marmite familiale. Sympathique …
Nous avons un peu de peine à trouver le sommeil, personne n’ose parler. La forêt amazonienne vit sa vie comme toutes les nuits et se moque des touristes. Nous plongeons finalement dans un sommeil profond, aidé par la fatigue de la marche ; c’est aussi un moyen d’oublier où nous sommes … Au milieu de la nuit, décalage horaire certainement, il faut pour certains « aller derrière l’arbre ». Ils raconteront avoir vu dans le rayon de lumière de leur torche des animaux impossibles à classifier entre gros crapaud et ragondin.
Le petit matin mettra fin à l’expérience ! Je découvre l’un de mes amis dont la corde du hamac a cédé, à même le sol, enroulé dans ce dernier pour se protéger des fourmis, des araignées, de tout ce qui rampe en forêt, … Il se souviendra encore plus que nous de sa nuit en Amazonie ! Nous ne l’avons même pas entendu et lui n’a pas voulu nous déranger
Finalement, finalement, l’idée de passer une nuit supplémentaire dans la jungle n’est pas retenue ! Nous repartons vers la civilisation, tout aussi impressionnés au retour qu’à l’aller par la végétation, la mousse, l’humidité, les odeurs, en nous disant que l’idée de la croisière bien sécurisée qui nous avait été proposé n’est pas absurde du tout et tout heureux d’avoir suivi le conseil puisque nos 3 prochaines nuits nous permettront de vivre la forêt en ayant conscience de notre fragilité de citadins mais en vivant un moment particulièrement fort dans une existence humaine. Plus fort encore, nous savions à la fin de cette nuit entre amis en Amazonie que cette dernière nous avait envoûtés, sans chaman, sans champignons. Comme une musique qui vous enveloppe et vous invite à aller toujours un peu plus loin vers l’infini : Equateur, Colombie, Bolivie, Pérou, et même le Brésil offrent tant de possibilités ; des amis partent bientôt avec Espaces Andins vers un autre Eldorado de la biodiversité, la Pantanal, en bordure l’Amazonie brésilienne ; ils reviendront eux aussi avec plein d’émotions à partager et c’est le but d’un vrai voyage.
Espaces Andins peut vous organiser un voyage en Amazonie équatorienne, péruvienne, brésilienne… n’hésitez pas à nous faire parvenir votre projet de voyage.
Par C. Adler
En 1955 les Editions Plon publient pour la première fois dans la collection Terre Humaine dirigée par Jean Malaurie le livre de l’ethnologue Claude Levi-Strauss « Tristes Tropiques » dont une grande partie est consacrée à l’étude des indiens d’Amazonie.
35 ans plus tard, l’auteur compositeur chanteur Gérard Manset publie un disque appelé « Revivre » dont une chanson porte ce même titre (Tristes tropiques) et une autre (Territoire de l’Inini) plonge l’auditeur en Amazonie, entre le silence des indiens, le bruit des scies procédant à la déforestation dramatique du poumon de notre planète, et les bruits de la forêt.
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