Le vol de Paris à Santiago est le plus long vol direct opéré par Air France ; chacun choisira de couper le voyage par une escale, prendre la classe affaire ou tenter de dormir plus de 12 heures. En débarquant à Santiago du Chili de bon matin, j’ai compris que la rigueur chilienne était une réalité : la fluidité avec laquelle j’ai récupéré mes bagages et passé les contrôles est remarquable ! Vous m’aviez prévenu qu’il ne fallait surtout pas tenter d’importer le moindre produit végétal, même un fruit du plateau repas servi durant le vol, et heureusement : les contrôles sont particulièrement rigoureux, même s’ils se font avec le sourire. Le guide que vous aviez prévu était présent, ponctuel, parlant parfaitement le français … Nous sommes de suite partis pour un tour de ville avec un timing que je pensais intenable : être de retour à l’aéroport 6 heures plus tard après avoir fait un tour de ville, vu le marché central, avoir été sur deux points de vue panoramiques, visité un musée … Et l’organisation chilienne a fait des merveilles, puisque sans stress, nous avons réussi à tout faire dans une ambiance … qui donnait envie de rester !
Photo : Espaces Andins
Santiago une ville d’aujourd’hui qui n’oublie pas son passé
Si la ville ne dégage pas un charme particulier, flâner dans la capitale du Chili est une expérience émotionnelle incontestable : les images, les lieux devenus symboles historiques deviennent réalité ; la population de la capitale, jeune, dynamique, donne une image très positive du Chili ; deux moments me reviennent plus particulièrement : le déjeuner, prévu à midi pile – et ce fut à midi pile – au marché central, dans une ambiance joyeuse, festive, et en même temps très paisible, d’une part et la visite du musée de la culture précolombienne, d’une sérénité, d’un calme extraordinaire. Ce contact avec l’ hier et l’aujourd’hui du Chili a été le point de départ idéal de la découverte du pays ! Le marché est coloré à souhait, avec une ambiance joyeuse et toute la possibilité de profiter de l’architecture métallique Eiffel de ce lieu unique … On ressort en plein soleil éblouit par ce que l’on a vu à l’intérieur en se disant « c’est un beau moment ! Le musée a été mon premier contact avec la culture précolombienne. Pas de surenchère dans la présentation, mais surtout un état d’esprit. Le visiteur comme moi qui n’est pas fasciné par la civilisation préhispanique se laisse prendre par la main, par le calme, par la beauté ; les visiteurs sont peu nombreux, respectueux. Le guide ne s’impatiente pas, il a l’habitude … On ressort de ce bâtiment superbe en se disant « c’est beau, tout simplement ». Le soir même, à l’heure prévue, mon avion pour Iquique, avec tous les sièges occupés, a atterri ; le soir tombait et j’ai rejoint paisiblement mon hôtel.
Iquique, l’escale au bord du Pacifique avant la beauté du désert
Iquique a de faux airs de Miami, avec un front de mer faisant face aux vagues de l’Océan, dominée par une falaise abrupte d’où s’élancent des deltaplanes. Entre la falaise et le front de mer ultramoderne s’étend la ville d’Iquique proprement dite : constructions basses, ruelles tortueuses, échoppes, jardinets écrasés de soleil, avec de grandes avenues rectilignes qui font qu’il est quasi impossible de se perdre. Plusieurs jours à Iquique permettent de rayonner aux alentours, d’apprivoiser le désert, mais surtout se baigner dans une atmosphère surprenante de diversité : tout semble figé dans le temps : la ville minière abandonnée, les pétroglyphes qui s’accrochent aux flancs caillouteux des collines et montagnes, les vestiges précolombiens, les villages … Il suffit d’une voiture assez puissante pour suivre la route qui quitte Iquique pour grimper en haut de la falaise, disposant de freins assez résistants pour la descendre au retour, d’une carte pour se repérer … Et de se laisser envahir par un intense sentiment de liberté et de sécurité … Les routes sont belles, les chiliens roulent bien, prudemment et sans excès, les panneaux indicateurs sont fiables … que demander de plus ?
Photo : Espaces Andins
Escale dans le passé minier du Chili : la ville fantôme d’ Humberstone
A proximité d’Iquique, la ville minière abandonnée d’Humberstone est incontestablement à voir ; il y a ces bâtiments écrasés de soleil, ce matériel ferroviaire et minier à l’abandon, témoignage de l’exploitation du nitrate il y a plus d’un siècle ; mais il y a surtout cette atmosphère, lorsque vous poussez la porte du théâtre, quasi prêt à accueillir le soir même une troupe, ou quand vous effleurez les tables, les fauteuils, les objets usuels … On passe là, hors du temps, quasi seul face au passé et à l’histoire, des heures étonnantes.
Photo : Espaces Andins
L’émotion des pétroglyphes, l’Amérique du Sud mystérieuse
Mais il y a aussi les pétroglyphes que l’on peut observer dans un parc au sud d’Humberstone ou encore le Géant de l’Atacama plus au nord, sur la route d’Arica ; dans ce parc naturel protégé, on a le sentiment d’être au bout du monde, loin de tout, unique témoin survivant d’une époque qu’il est même impossible de situer. Là aussi, prévoir de prendre le temps de se laisser envahir par le silence, sans aller jusqu’à ce passionné, fasciné par le Géant qui s’étale sur une haute colline, assis en plein soleil des heures durant, s’interrogeant sur les raisons et la patience qui ont poussé les habitants à poser pierre après pierre ce signal mystérieux et silencieux pour l’éternité.
Photo : Espaces Andins
Les contreforts de l’Atacama : des villages aux sources bienfaisantes
Il y a aussi ces petits villages, sur les hauteurs des contreforts de l’Atacama ; inutile d’y rechercher des touristes … Ce sont les chiliens qui viennent là, qui profitent des sources des paysages, des restaurants, de l’ambiance … On se croirait dans un film tellement cela correspond à l’image que l’on a de ces villages indiens, aux rues désertes, aux églises fraiches, aux petits commerces heureux. Et sur la route, j’ai pu voir la formation de mini tornades de sables qui, sans danger, donnent vraiment se sentiment d’ailleurs et d’aventure ; le nord du Chili a une longue histoire et sur la route d’Arica, il faut prendre le temps d’admirer les paysages somptueux aux couleurs extraordinaires, les ruines de constructions précolombiennes, les premiers cactus dominant la route
Arica, où plane la présence française du 19ème siècle.
Contrairement à Iquique, Arica a une personnalité quasi française de la belle époque : un fort domine la ville et on pense survoler la ville au milieu des oiseaux quand on est sur ces remparts ; la vue s’étend au loin quasi jusqu’ à la frontière, les vallées des Andes, les plaines fertiles et cultivées dont le vert tranche avec le sable omniprésent. Malgré ses 200.000 h, la ville de l’éternel printemps est à taille humaine ; on y vend des figurines de soldats français en mémoire du passage des armées de Napoléon III. En allant visiter les plantations, il faut s’arrêter au musée local, voir les momies dans une salle qui s’éclairera rien que pour vous et vous aurez le sentiment d’être un archéologue découvrant le temple du soleil
Photo : Jorge Montesinos – Unsplash
Un grand moment que cette route qui vous emmène jusqu’à la frontière bolivienne : on y croise des poids lourds chargés descendant des pistes des Andes, des vallées de cactus géants, des panoramas incroyables de beauté ; la route serpente avant de décoller littéralement et on se surprend à jeter un coup d’œil en bas des précipices qui bordent la route goudronnée. Même si il n’y a pas plus de danger qu’ailleurs, on ne peut que penser à ces films d’aventure et éprouver un sentiment unique quand apparait en contrebas Putre – où il faut s’arrêter rien que pour s’habituer à l’altitude. Ce village est étonnant par le soin apporté aux portes des maisons par leurs habitants. Ultime point d’arrêt véritable avant les hauts plateaux andins, on y trouve à peu près tout ce qui est nécessaire pour la poursuite du voyage.
Les Hauts Plateaux Andins du Chili : la beauté à l’état brut
Au-delà de Putre commencent des terres extraordinaires de beauté : des lacs magnifiques d’altitude, avec des volcans en arrière-plan, des flamants roses et des vigognes, l’émouvante petite église de Parinacota blotti au cœur du village et là-bas, au bout de la route, le poste frontière qui matérialise l’entrée en Bolivie. Les personnes qu’on rencontre ici sont d’une gentillesse absolue, même si on ne parle pas espagnol ; l’artisanat y est authentique, les quelques touristes venus jusqu’ici n’ayant pas pesé sur la vie locale.
Photo : Lauca – Unsplash
En conclusion, un voyage extraordinaire
C’est un voyage marquant, par sa richesse, sa diversité, la complexité et la beauté de ce que le voyageur y découvre. Il mérite une préparation minutieuse, mais aussi le temps de savourer la beauté du monde. Vous pouvez vivre la même expérience que moi en contactant Valérie de chez Espaces andins qui vous organisera le voyage au Chili de votre vie.
Par M. Ch.Adler –
Voyage effectué avec Espaces andins en 2015 –
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