Espaces Andins nous a proposé de partir à la découverte de la côte Pacifique de l’Equateur, lorsque nous avons fait part à Valérie de toutes nos contraintes, un casse-tête pour une agence de voyages : temps, budget – nous étions 5 avec des budgets différents, certains avaient des obligations professionnelles -, découverte hors des sentiers battus et rebattus, approche mêlant nature et culture et surtout authenticité de l’Equateur ! D’où le conseil de Valérie en fonction de ce cahier des charges : partir à la découverte de la côte équatorienne qui s’étire au nord de Guayaquil jusqu’à Manta avec entre autres points forts les découvertes loin des routes touristiques classiques :
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- de l’Isla de la Plata et son écosystème,
- mais aussi de tout le cheminement de la fabrication des plus célèbres chapeaux au monde portés par des stars comme Sylvester Stallone,
- ou encore du parcours qui va de la graine de cacao jusqu’à la coopérative qui expédiera en Europe les meilleures fèves pour fabriquer du chocolat équatorien,
- avec un petit détour par l’histoire ancienne et la plus récente de l’Équateur à Manta,
- de la gastronomie et des marchés locaux, des rencontres avec des artisans,
- des colibris et des oiseaux à profusion, des baleines,
- des peuples indiens précolombiens avec des communautés très actives
Bref, nous sommes revenus d’un périple d’une semaine d’une richesse extraordinaire qui nous donne de quoi raconter pendant longtemps à nos amis, sans avoir été stressés par un rythme d’enfer. Voici un premier compte rendu de quelques émotions.
La côte équatorienne : nature et authenticité entre l’Isla de La Plata et retour des pêcheurs
Commençons par les conditions de voyage : minibus excellent, routes parfaites, temps doux et agréable, … Nous avons effectué ce voyage fin septembre.
Nous filons vers Puerto Lopez, une bourgade en bord de mer qui est le point de départ des bateaux proposant la découverte de Isla de La Plata. Entre temps, quelques arrêts pour découvrir des stations balnéaires joyeusement colorées avec des plages de sable immenses avant de poser nos valises à l’hôtel superbe à Puerto Lopez, de petits bungalows dans un cadre verdoyant avec un niveau de confort remarquable. En bord de plage de Puerto Lopez, le squelette d’une baleine rappelle aux passants l’importance des mammifères marins et la nécessité de les protéger.
Photo : C. Adler
Aller à l’Isla de La Plata c’est embarquer le matin sur un bateau à moteur en petit groupe de tous pays en compagnie d’un guide passionné ; en un peu moins de deux heures de navigation – selon le nombre de baleines que vous croiserez et fin septembre nous en avons vues, certaines accompagnées de baleineaux – vous rejoignez une île qui dit-on, abriterait encore le butin du pirate Francis Drake (d’où le nom Isla de La Plata – argent) ! Mais notre guide, comme d’autres, n’en dira pas un mot : ceux qui sont là plutôt que de tenter leur chance aux Galapagos font preuve d’une passion incontestable pour l’écosystème autour de l’Isla de La Plata : en plus des baleines que nous avons pu photographier largement pendant que notre guide s’inquiétait de savoir si les baleineaux éviteraient les filets des pêcheurs matérialisés par des balises, nous avons eu droit à la visite de quatre tortues marines venues nager au milieu des touristes faisant du snorkeling avant le retour à Puerto Lopez. Plus tard, nous avons pu voir des plages où des emplacements de ponte des tortues marines étaient soigneusement délimités et répertoriés pour les protéger.
Et il y a eu la marche à l’intérieur de l’île. Les règles y sont simples : on ne s’approche pas des oiseaux qui sont ici chez eux ; ce sont surtout des fous à pattes bleues (leur couleur va évoluer lorsque l’oiseau va vieillir) que nous aurons vus ; leurs nids sont à même le sol ; mâles et femelles défendent leurs œufs ou leurs oisillons en se postant devant le nid et en fixant le visiteur d’un regard qui découragerait les plus téméraires. Du haut des falaises, les plus chanceux verront des iguanes ; tous verront aussi des frégates, ces oiseaux noirs d’une envergure supérieure à 2 mètres, les mâles présentant une poche rouge vif sous la gorge.
Alors on peut laisser les trésors de pirates pour profiter des trésors de la nature, et passer une journée tout simplement exceptionnelle : sur le bateau, sur les chemins de Isla de la Plata, entre amis, on s’émerveille, on apprend, on respire et les rencontres avec les fous à pattes bleues ou les tortues avec les commentaires d’un guide passionné et passionnant (qui parlait français pour avoir été en Guyane) sont des moments privilégiés.
Photo : C. Adler
Autre moment privilégié et même incroyable, c’est de pouvoir assister au retour de pêche : les bateaux sont échoués sur la plage de sable et l’équipage procède au déchargement. Rien d’industriel, rien de mécanique … Nous qui voulions de l’authentique, nous avons été servis : les poissons sont triés, mis dans des caisses qui sont transportées à dos d’homme vers les frigos pour certains, ou les camions pour d’autres ; une fois la caisse remplie, chargée sur l’épaule d’un pêcheur, ce dernier se hâte au pas de course pour traverser la plage, tenant à la fois la caisse et un bâton vertical, entouré d’une nuée d’oiseaux qui vont du pélican à la frégate en passant par la mouette, chacun tentant de chaparder un poisson en évitant le bâton vertical. Ce manège va durer des heures et nous avons pu nous mêler à la foule des pêcheurs, aux enfants venus attendre leurs pères, aux anciens pêcheurs, … Nous avons été au milieu des oiseaux comme dans un film d’Hitchcock, vu des rapaces se partager des proies abandonnées, des pélicans se balancer doucement au gré des vagues en attendant le moment propice pour happer un poisson rejeté à l’eau …
Si vous passez par-là, il faut demander à ce que du temps soit prévu pour ce moment hors du commun : on peut y passer des heures à photographier, discuter, regarder … et Espaces Andins avait su bien préparer cette surprise !
Après la pêche, le marché et … le ceviche …
La suite est facile à deviner et nous l’avons vécu à Manta : Espaces Andins nous avait organisé une matinée et un déjeuner particulièrement intéressants : de bon matin nous avons retrouvé sur le parking d’un marché l’un des grands chefs cuisiniers de Manta. Perchés sur le toit de ce marché couvert, des oiseaux surveillaient, comme ceux de la veille, la moindre opportunité de pouvoir se restaurer sans trop se fatiguer.
Nous avons donc parcouru les allées du grand marché ouvert sur la plage, nous arrêtant quasiment à chaque pas pour bien voir les étals ; sur la plage, des pêcheurs approvisionnaient le marché mais aussi des poissonniers en direct avec les plus grosses pièces, des espadons, des mérous, … chargés directement dans les véhicules après avoir été placés dans de la glace. Notre chef connaissait les meilleurs fournisseurs, mais cela ne l’a pas empêché de vérifier non pas la fraicheur des poissions proposés – tout était de la pêche du jour – mais leur qualité.
Photo : C. Adler
De retour à son restaurant, ce sont deux membres de notre petit groupe qui ont été mis à contribution pour préparer un ceviche ou plutôt plusieurs ceviches : en fonction de l’accompagnement, du type de poisson ou de crustacé ou encore du mode de préparation, le chef cuisinier nous a initié aux différents goûts qu’il pouvait obtenir. Notre guide Espaces Andins assurait la traduction pour que les apprentis cuisiniers réalisent parfaitement les recettes du chef et que les autres apprécient le spectacle. Inutile de dire que notre déjeuner, pris dans un cadre privilégié, aura été un très beau moment de convivialité et de gourmandise …
Valérie avait travaillé le programme avec des acteurs locaux qui ont acquis une expérience unique en matière de nourriture et de gastronomie, en veillant à des principes sains : circuits courts, produits ultra frais et bios, réseau local respectueux des traditions … Nous sommes repartis cet après midi là en nous disant que nous étions impatients de vivre la suite prévue par Valérie – la découverte du circuit du cacao et du chocolat …
Nous espérons que ce premier compte rendu vous donnera envie avec l’aide de Valérie d’Espaces Andins de vous concocter votre propre circuit de découverte hors des sentiers battus de ce très beau pays qu’est l’Equateur, où la population est d’une immense gentillesse.
Par Christian Adler
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