« Enfant du soleil, tu parcours, la terre, le ciel, cherches ton chemin, c’est ta vie c’est ton destin. » Est-ce ce couplet vous dit quelque chose ? Toute jeune quarantenaire, je fais partie de la génération du dessin animé culte des années 80 « Les mystérieuses cités d’or » qui relate les aventures de trois enfants : Esteban, Zia et Tao à la conquête des cités d’or situées dans le nouveau monde. A l’époque, ce dessin animé se distinguait des autres de part son mini-reportage éducatif à la fin de chaque épisode qui m’a beaucoup marqué et a suscité mon intérêt pour l’Amérique du sud et plus particulièrement le Pérou. Je ne le savais pas à ce moment-là, car à 9 ans, concrétiser ce projet est impossible mais j’ai réalisé beaucoup plus tard que ce dessin animé fut à l’origine d’un rêve que j’ai réalisé il y a quelques années déjà, mon voyage au Pérou et plus particulièrement la découverte de la citadelle du Machu Picchu.
LE MACHU PICCHU
Visiter ce site mythique se mérite. Blottie entre montagnes et forêts tropicales, à 2400 mètres d’altitude, la citadelle des incas est difficile d’accès. Il existe différentes manières d’atteindre ce haut lieu de la culture inca : à pied par le chemin de l’inca, cela prend entre 2 et 4 jours, soumis à des quotas, ce trek est à réserver obligatoirement avec une agence de voyages. Pour ma part, je me suis rendue sur place avec les transports collectifs. A l’époque, je voyais de mon train des personnes marchaient même le long de la voie ferrée, vive l’aventure !!!
La citadelle inca, classée au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en 1983, a célébré en 2011 le centenaire de sa découverte par l’archéologue et explorateur américain Hiram Bingham. La même année, elle a également célébré les 4 ans de son classement comme étant l’une des 7 merveilles du monde par la fondation new 7 wonders.
Photo : Espaces Andins
En fait, Hiram Bingham a découvert par hasard le Machu Picchu, il partait à la découverte d’une autre citadelle, celle de Vilcabamba, le « royaume perdu des incas » et le dernier refuge des incas avant l’arrivée des conquistadors espagnols en 1532. Il faut savoir que le Machu Picchu n’a jamais été découvert par les espagnols, une grande chance pour nous.
Photo : Espaces Andins
J’ai réalisé ce rêve au mois de mai, là où le climat devient plus clément pour profiter pleinement des lieux car en hiver pour nous européens, c’est la saison des pluies. On le remarque par le vert omniprésent dans les paysages, c’est un site très humide. A partir de mai jusqu’en septembre, c’est la haute saison où l’on retrouve tous les touristes étrangers. Prévoir un voyage au Machu Picchu c’est comme prévoir des vacances dans le nord de la Norvège pour observer des aurores boréales. Le temps est très changeant et il se peut que le site soit pris par la brume ou que vous ayez un splendide ciel bleu, ce qui fut mon cas.
LA VALLEE SACREE
Photos : Espaces Andins
Avant d’arriver à Machu Picchu, j’étais à Cusco, véritable joyau au coeur des Andes signifiant le « nombril du monde » en Quechua, l’un des dialectes du Pérou. Certaines personnes ne parlent que ce dialecte de nos jours. Un endroit à ne pas manquer lorsque l’on effectue un voyage au Pérou. Certes, on n’est pas seul mais c’est une visite incontournable. Cusco et sa grande place « plaza de armas » face à l’imposante et splendide cathédrale. Vous pourrez déambuler dans les ruelles, discuter avec les habitants. De Cusco, j’ai pris un bus jusqu’au charmant village d’ Ollantaytombo, un autre bijou de la Vallée sacrée avec son impressionnante forteresse inca, siège de combats entre les incas et les espagnols.
Photo : Espaces Andins
Flâner dans ses ruelles, ses murs incas, s’arrêter dans un café et boire la boisson nationale le Pisco Sour composé de Pisco, citron vert et du blanc d’oeuf. Après avoir passé ma soirée à Ollantaytombo, le lendemain matin, direction le village d’ Aguas Calientes en train. Il n’y a pas d’infrastructures routières pour se rentre dans ce village, porte d’entrée vers le Machu Picchu. Il existe différentes catégories de train avec plusieurs compagnies : le train classique, le vistadome et le train de luxe Hiran Bingham du nom de l’archéologue. Avec ce trajet en train de 40 km, dans la vallée de l’Urumbamba, nous traversons de sympathiques paysages, nous logeons la rivière qui porte le même nom. La veille, nous démarrons au coeur de la Cordillère des Andes à Cusco situé à 3400 mètres d’altitude, pour voir progressivement des paysages humides et verdoyants. Au bout d’une heure trente de trajet, le train arrive dans la bourgade animée d’Aguas calientes qui veut dire littéralement « eaux chaudes » en espagnol, située sur le fleuve Riobamba, c’est la porte d’entrée pour visiter le Machu Picchu. La statue de l’empereur inca Pachacutec nous accueille à notre arrivée. Le nom du village a été changé depuis mon passage et il s’appelle dorénavant « Machu Picchu Pueblo », possède des piscines d’eaux chaudes naturelles avec des températures allant de 38 à 46°C. Les eaux thermales sont à environ 800 mètres du centre du village et servent de thérapies médicales, à traiter les rhumatismes, soulager le stress et soigner bien d’autres maux. Dans ce village animé, vous pourrez aussi flâner, vous restaurer, prendre un verre, faire vos achats de souvenirs.
Photos : Espaces Andins
ARRIVEE AU MACHU PICCHU
Peu avant l’aube, avec en main notre précieux sésame, nous faisons la queue pour prendre notre bus pour accéder à la citadelle. Il faut savoir qu’il y a des quotas d’entrée sur ce site. En voyant cette foule, je me dis que le côté authentique du Machu Picchu, il faudra oublier mais bon, si je vais au Pérou, sans aller au Machu Picchu, c’est comme visiter Paris sans la Tour Eiffel, cela ne retirera rien à la splendeur du site. Finalement, nous arrivons à avoir un place dans le bus et c’est parti pour 30 minutes de bus jusqu’à la citadelle. Les plus courageux marcheront mais ça grimpe …
Photo : Espaces Andins
Ca y est, nous arrivons sur ce lieu dont nous avons tant rêvé. Sous la brume matinale, au milieu de la forêt tropicale, se dresse devant nous l’impressionnant et mystérieux Machu Picchu « vieille montagne, en quechua » mais le temps étant très changeant, nous avons la chance de voir le ciel se dégager en fin de matinée. Jusqu’à présent, nous pouvions rester toute la journée, à partir du mois de juillet, ce ne sera plus le cas, il faudra choisir de le visiter soit en matinée, soit dans l’après-midi. Visiter le Machu Picchu au moment du coucher de soleil doit également être une belle expérience. Dès notre arrivée sur le site, nous surplombons le site avec en face de nous « Huayna Picchu », la jeune montagne que l’on peut grimper en moins d’une heure. C’est de là que sont prises les photos des magazines de voyage avec une vue plongeante sur la citadelle inca. Magique !!!
Photo : Espaces Andins
HISTOIRE DU MACHU PICCHU
Photo : Espaces Andins
Un peu d’histoire …. Machu Picchu fut habité par une population aisée, la famille royale, de nobles, des prêtres, des sœurs. Il y avait également une population de paysans qui travaillaient la terre mais qui ne vivaient pas dans la citadelle. On y voit des pyramides, des murs de pierre, des temples, murailles, des terrasses gigantesques à flanc de montagne, des calendriers solaires et divers autres bâtiments de pierre et d’adobe. Machu Picchu est divisé en 2 principales zones, le secteur agricole et le secteur urbain. Le secteur agricole est un vaste système de terrasses et des canaux d’irrigation. Machu Picchu c’est un haut niveau de développement technologique réalisé par ses constructeurs dans l’architecture et de la pierre. La ville avait des terrasses et des aqueducs pour transporter l’eau avec le système de drainage souterrain. Une autre des inventions est le calendrier solaire qui a permis aux incas de connaître avec précision les saisons et le temps tout au long de l’année. Les animaux étaient présents à Machu Picchu. Les lamas et les alpagas étaient domestiqués formant la base de l’économie du peuple quechua, avec leur laine. Machu Picchu c’est plus de 200 types de construction, un site grandiose.
Il y a plus de 25 ans, visiter le Machu Picchu était un privilège, de nos jours, le site est malheureusement surfréquenté même avec les quotas journaliers fixés par l’UNESCO pour le protéger et limiter les risques d’érosion. Avec la construction de l’aéroport de Chinchero prévu pour 2018, le Machu Picchu n’a pas fini d’attirer les foules… A long terme, peut-être ce sera mauvais pour le Pérou.
POUR ALLER PLUS LOIN
Mais, le Pérou, ce n’est pas que le Machu Picchu, il y a d’autres régions, aussi belles, aussi culturelles, pour les mordus d’archéologie, je vous invite à découvrir avec Espaces andins le nord du Pérou, qui reste de nos jours encore authentique et moins touché par le tourisme de masse ; Autre voyage intéressant, serait de combiner le Machu Picchu avec les Iles Galapagos, deux perles d’Amérique du sud. Idée lecture pour aller un peu plus loin : Hiram Bingham – La fabuleuse découverte de la cité perdue des incas
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